LES COINS DE LA LITURGIE – 2013/2014
Suite à la “Journée de la Liturgie” que nous avons vécue en janvier 2012, vous trouverez rassemblés ici, les « Coins de la Liturgie » parus dans la feuille paroissiale au cours de ces deux années.
Ils sont destinés à nous remettre en mémoire la réflexion que nous avons partagée ensemble, tant entre nous qu’avec le Père Gilles Drouin. Le but est toujours le même : entrer toujours plus profondément dans la prière liturgique – essentiellement la messe – pour en vivre davantage.
I – Le Rassemblement – L’Entrée
C’est le moment où l’église se peuple de fidèles qui répondent à l’appel du Christ : “Vous ferez cela en mémoire de moi”. Un rendez-vous important auquel on se rend… Un lieu de rencontre privilégié avec Dieu et avec
les frères, connus ou inconnus. A la “Journée sur la Liturgie”, il, a été signalé tout à la fois la nécessité de pouvoir se saluer entre paroissiens qui se retrouvent ET la nécessité que l’avant-messe ne soit pas un brouhaha dans lequel il est impossible de se recueillir.
L’entrée du prêtre présidant la célébration s’accompagne la plupart du temps, d’un chant choisi en relation avec les textes que l’on va entendre ou la fête de ce jour-là. Ce chant assure l’unité des fidèles et l’orientation générale de la prière. Il peut se prolonger un peu : il est important. Quand il s’achève, le prêtre a gagné son lieu de présidence…… Et tout le monde devrait être arrivé.
Le prêtre accueille et salue l’Assemblée au nom du Seigneur.
La liturgie prévoit trois manières de le faire :
– Le Seigneur soit avec vous !
– La Grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit-Saint soient toujours avec vous !
Ces deux-là appellent la même réponse : « Et avec votre esprit »
Et puis la troisième que nous n’utilisons jamais sous prétexte qu’elle appelle une réponse différente et non connue… Mais si on ne l’apprend jamais, on ne l’utilisera jamais ! Elle s’inspire pourtant des salutations de St Paul dans ses lettres, salutations qui comportent presque toutes un double vœu de grâce et de paix à ses lecteurs. Ce qui donne :
– Que Dieu notre Père et Jésus-Christ notre Seigneur vous donnent la grâce et la paix !
Réponse : « Béni soit Dieu, maintenant et toujours »
Nous l’apprendrons.
L’Accueil
Après avoir accueilli l’assemblée, le célébrant introduit la messe du jour en soulignant ce qui la caractérise, surtout à partir des textes qui seront proposés, notamment l’Evangile.
Puis il invite à un “acte pénitentiel“ qui peut prendre trois formes :
– “Je confesse à Dieu” dit par tous et suivi du Kyrie (Rappelons que celui-ci s’adresse au Christ).
– 4 courtes invocations alternées entre le prêtre et l’assemblée. (Nous ne l’utilisons jamais : pourquoi ?)
– Kyrie introduit par trois invocations dites ou chantées. Cette forme, rarement proposée, permet pourtant une adaptation aisée au temps liturgique.
Sauf au temps de l’Avent et du Carême, suit le “Gloria“, dit, ou de préférence chanté (Les messes de semaine du temps ordinaire ne comportent ni gloria, ni credo).
Enfin, la liturgie de l’Accueil s’achève par une “Oraison“ ou “prière d’ouverture”. Pour en souligner l’importance, avant de la dire, le prêtre invite l’assemblée à s’y unir (ex: Prions ensemble) et garde un court instant de silence.
Désormais l’assemblée est prête pour accueillir la Liturgie de la Parole. Tout le monde s’assied.
II – La Liturgie de la Parole
Elle nous est bien familière, nous la situons facilement.
Je rappelle seulement qu’elle débute après l’oraison du jour alors que l’assemblée s’est assise ; qu’elle comporte trois textes les dimanches et fêtes
avec un psaume et l’Alléluia (ou autre acclamation en Avent et Carême), homélie, Credo (qui n’est pas une prière mais une proclamation) et qu’elle se termine par la Prière universelle.
Moyennant quoi, la « Journée liturgique » a fait apparaitre à son sujet quelques remarques.
Je cite les plus importantes :
– “Le temps de la Parole, sous toutes ses formes, est le moment où Dieu nous parle directement”
– “A l’instar du prêtre pour son homélie, les lecteurs devraient préparer leur intervention”
– “Il faut donner au lecteur le temps de préparer sa lecture”
– “Il est utile d’ouvrir au plus grand nombre, la possibilité de lire pour l’assemblée”.
Ces judicieuses remarques soulèvent l’épineuse question du rapport entre BONNES LECTURES BIEN AUDIBLES et “PANEL” DE LECTEURS PLUS ÉTENDU…..
Oui, “Il est UTILE d’ouvrir au plus grand nombre la possibilité de lire pour l’assemblée”….
Mais dans tous les cas, il est INDISPENSABLE que la lecture soit bien reçue par ceux qui l’écoutent ; donc, que le texte soit bien lu, de manière distincte et avec l’intonation qui convient : à la fois expressive et non théâtrale. La lecture publique a ses règles propres, surtout dans une église et devant un micro. On ne parle pas ici comme à un ami au coin d’une rue.
La lecture publique s’apprend ou se perfectionne, même pour ceux qui lisent régulièrement. Il ne s’agit pas de franchir une montagne de difficultés mais simplement de faire ce qu’il faut pour bien lire et être bien compris. On y parvient facilement et c’est toujours un vrai bonheur pour une paroisse d’avoir de bons lecteurs, motivés et plus nombreux.
Suit l’homélie et la proclamation du « Credo » :
- Symbole des Apôtres ou
- Symbole de Nicée-Constantinople (qu’il est préférable d’alterner)
La Prière Universelle
C’est le “moment” de la messe qui clôture le Temps de la Parole et où le peuple de Dieu exerce sa fonction sacerdotale au titre de son Baptême (nous chantons parfois : “Peuple de prêtres, Peuple de rois”…)
L’assemblée élargit sa prière à l’Eglise tout entière et au monde.
Cette prière est composée de quatre intentions simples et brèves liées à l’actualité, lue à la lumière de la foi.
- La première des intentions est pour “l’Eglise universelle”, ou pour un événement ecclésial important.
- La seconde pour “le monde” où nous vivons ou un événement majeur sur tel ou tel continent.
- La troisième, pour “ceux qui sont dans l’épreuve” tout près de nous ou plus loin.
- La dernière, pour “notre communauté locale” ou telle de ses composantes.
Il est essentiel de faire court et simple et de ne pas vouloir trop en dire : une intention de plus de trois lignes n’est souvent plus entendue.
Il est possible de rédiger sous forme de prière : “Seigneur nous te prions pour….” – “Nous te confions….”. Mais il est préférable de simplement présenter l’intention à l’assemblée : “Prions pour….” – “Confions au Seigneur….”. C’est toute l’assemblée, alors, qui exprimera la prière en chantant le refrain. (Exemple : “Seigneur écoute-nous, Seigneur exauce-nous !”)
La Prière Universelle est un moment capital de la prière commune en provenance de l’assemblée.
III – La liturgie eucharistique
Elle débute par :
L’Offertoire
Le prêtre quitte le siège d’où il a présidé la Liturgie de la Parole et se rend à l’autel. Il s’agit de dresser la table eucharistique. On lui apporte le pain (les hosties), le vin et l’eau. Il présente au Père “le pain, fruit de la terre et du travail des hommes qui deviendra le Pain de la Vie“. Puis, avec une courte invocation dite à voix basse il ajoute au vin une goutte d’eau et présente au Père “le vin, fruit de la vigne et du travail des hommes qui deviendra le Vin du Royaume éternel”.
Cette double présentation peut se faire à voix haute ou à voix basse s’il y a un chant d’offertoire. Mais dans tous les cas, le prêtre peut choisir de prier à voix basse. Dans le cas contraire l’assemblée répond par deux fois : “Béni soit Dieu, maintenant et toujours”.
Suit le « lavabo » (qui a failli disparaître dans la constitution sur la liturgie).
Pendant ce temps on procède à la quête, participation des fidèles à l’offrande et à la vie de l’Eglise. Pour manifester qu’il en est bien ainsi, les paniers sont disposés devant ou près de l’autel, si possible AVANT l’oraison sur les offrandes qui clôturera le temps de l’offertoire.
Dès avant la prière sur les offrandes qui viennent d’être préparées, le prêtre éveille l’attention des fidèles qui alors se lèvent : “Prions ensemble, au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise !”
Certaines Eglises orthodoxes ou orientales n’ont pas peur de dire : “Soyez attentifs !”.
En effet, ce n’est pas le moment de se rendormir : par sa position debout et sa réponse, l’assemblée est consciente d’entrer dans l’acte le plus important de sa prière quand elle dit :
“Pour la gloire de Dieu et le salut du monde !”
L’ensemble des fidèles va alors exercer son rôle de Peuple sacerdotal reçu au Baptême : élever vers Dieu, avec toute l’Eglise sa louange unanime et prier pour le salut du monde…
La prière eucharistique est tellement liée à la consécration baptismale que dans les premiers temps de l’Eglise, (et cela doit se faire encore ici ou là) les catéchumènes en étaient écartés et sortaient avant qu’elle ne commence. C’est dire son degré d’importance et l’attention qu’elle requiert…..
La Prière Eucharistique
Elle débute par la Préface, elle-même introduite avec solennité par le prêtre avec une assemblée debout pour louer Dieu :
– Le Seigneur soit avec vous ! Et avec votre esprit !
– Elevons notre cœur ! Nous le tournons vers le Seigneur !
– Rendons grâce au Seigneur notre Dieu ! Cela est juste et bon !
Et commence alors la louange eucharistique par cette Pré-face où le prêtre proclame l’action de grâce de l’Eglise. Au nom de tout le Peuple Saint il glorifie le PÈRE pour toute l’œuvre du Salut ou pour un de ses aspects particuliers, selon la diversité des jours, des fêtes ou des temps.
A ce titre le choix des préfaces est très large : plus de 80 dans le missel romain !
La préface est proclamée ou mieux : chantée, mais c’est là un exercice assez périlleux devant lequel le prêtre hésite fréquemment… Mieux vaut en effet une préface bien proclamée que mal chantée…
Elle trouve sa conclusion dans le chant (ou la proclamation) du Sanctus pour lequel toute l’assemblée se joint à la louange par ce cantique de la liturgie céleste (voir Apocalypse 4/8)
Sa première partie vient de Isaïe 6/3 : “Saint, Saint, Saint le Seigneur, Dieu de l’univers ! Toute la terre est remplie de sa gloire !”
La deuxième partie vient de l’acclamation du jour des Rameaux (Mt 21/9) : “Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux !”
Vient alors la grande “Prière Eucharistique” proprement dite : le cœur de la messe.
Elle a été introduite par la Préface et le Sanctus qu’elle prolonge et précise. La démarche demeure la même : l’Action de Grâce, qui est, rappelons-le, la traduction la plus exacte du terme “Eucharistie”.
Il va sans dire, mais cela va mieux en le disant, que cette Prière Eucharistique, comme toutes les prières de la messe (sauf rares exceptions) s’adresse au Père !
Elle n’est prononcée que par le prêtre, mais tous les fidèles s’unissent à ses paroles qui ouvrent à l’universalité et à l’éternité : “Tu as fait le monde pour que toutes les créatures soient comblées de tes bénédictions” (PU4).
(L’Assemblée y aura d’ailleurs deux interventions proclamées ou chantées :
l’Anamnèse et la réponse finale : un fervent “Amen !” pour conclure ce que l’on appelait autrefois la petite élévation et qui, en fait, est la grande :
“Par Lui, avec Lui et en Lui…” C’est la doxologie)
On ne peut trouver de moment plus important dans toute la prière de l’Eglise qui devient celle de chaque fidèle participant.
Détaillons un peu :
Après une invocation plus ou moins longue selon la Prière choisie, “Le prêtre prononce alors l’Epiclèse : appel à l’Esprit Saint, pour que le pain et le vin devienne Corps et Sang du Seigneur. Une seconde épiclèse, après le récit de l’Institution demande d’une manière explicite ” qu’en ayant part au Corps et au Sang du Christ, nous soyons rassemblés par l’Esprit Saint en un seul corps” (PE 2). C’est pour être mangé que le pain devient le corps du Christ livré pour nous, afin que nous devenions à notre tour, le corps du Christ livré pour le service de nos frères. Entre ces deux épiclèses, le prêtre redit les paroles prononcées par Jésus au cours de la Cène.”
(tiré du commentaire de Diaconia 2013)
Dès lors, le Christ est là, présent, en son Corps et son Sang sous les « espèces » du pain et du vin.
Le dernier repas du Seigneur au milieu des siens est rendu présent pour ses disciples d’aujourd’hui !
L’assemblée, invitée à proclamer ce mystère de la foi, s’exprime à son tour : c’est l’Anamnèse qui fait référence à la mort et à la Résurrection du Seigneur dans l’attente de son retour. C’est une invocation (parlée ou chantée) qui s’adresse au Christ lui-même (“Tu es venu, tu reviendras“…) alors que, rappelons-le une fois de plus, la prière Eucharistique s’adresse au Père. C’est donc autour du Christ présent, et avec Lui que se poursuit la prière : le Fils ne cesse de s’offrir au Père, l’Eglise se glisse dans son offrande en se donnant elle-même pour que tout entière et en chacun de ses membres elle soit par la force de l’Esprit, “Une éternelle offrande à la gloire de Dieu“…..
A l’image de la Vierge Marie et de tous les saints. Que peut-on dire de plus grand ?…
Mais elle ne se referme pas sur elle, cette Eglise qui prie… Elle intercède bien sûr pour tous ses pasteurs et tous les baptisés, vivants et morts, et elle emporte dans l’élan de sa prière, l’humanité entière pour laquelle son Seigneur a donné sa vie : “Etends au monde entier (Père), le salut et la paix” …..
Il ne reste plus qu’à rassembler, non seulement toutes les prières et invocations qui viennent d’être exprimées, mais aussi toutes celles que les fidèles portent dans leur cœur. Le prêtre va le faire dans un geste et des mots qui représentent une véritable incandescence spirituelle !
Il élève vers le Père le Corps et le Sang de son Fils, offrande parfaite, comme au calvaire, et le Christ emporte dans son offrande l’hommage de toute l’Eglise en prière :
« PAR LUI AVEC LUI ET EN LUI, À TOI DIEU LE PÈRE TOUT PUISSANT DANS L’UNITÉ DU
SAINT ESPRIT, TOUT HONNEUR ET TOUTE GLOIRE POUR LES SIÈCLES DES SIÈCLES……… »
Il n’y a pas, pour le prêtre, un moment plus grand dans son Sacerdoce ministériel ;
et dans le vibrant AMEN de l’assemblée, il n’y a pas de moment plus grand pour manifester son Sacerdoce baptismal !
Ce n’est vraiment pas le moment d’étouffer un bâillement d’ennui !
Avant d’aller plus loin, une dernière précision au sujet DES prières eucharistiques (PE). Les plus anciens d’entre nous n’en ont connu qu’une seule, en latin, dite “canon romain”, qui remonte à la fin du IV° siècle. Elle porte désormais le N°1 dans le missel officiel et a été traduite en langue vernaculaire.
Mais il y en a trois autres, que nous devons au Concile Vatican 2 : la N°2, adaptation de la plus ancienne PE connue, début du IIIème siècle. La N°3, un peu plus développée, et la 4ème qui reprend toute l’histoire du Salut et qui débute par une préface propre.
Sont venues s’y ajouter plus récemment, les deux PE “Pour la Réconciliation”, celle dite “Des grands rassemblements”…. Sans compter celles “Pour les enfants”, au nombre de 3, (mais qui ne sont pas des chefs-d’œuvre).
Cette diversité pourrait rompre la monotonie toujours menaçante, mais elle ne joue pas bien son rôle, car en dehors des quatre premières citées, toutes les autres sont à trouver dans un fascicule supplémentaire, manœuvre qui provoque souvent chez les prêtres, une véritable inhibition….
Le Temps de la Communion
La grande prière eucharistique terminée, on peut se préparer à la Communion.
Pourtant l’assemblée se tourne à nouveau vers le Père pour lui adresser la prière enseignée par son Fils. Devenus “Corps du Christ” comme l’affirme St Paul, nous nous reconnaissons ensemble enfants d’un même Père, et c’est d’un même cœur que nous prions “pour que son Règne vienne”; ces quatre mots résumant parfaitement le Notre Père.
Suit “l’embolisme”, prière “intercalée” entre le Notre Père et l’acclamation de l’assemblée :
“Car c’est à toi qu’appartiennent le règne la puissance et la gloire pour les siècles des siècles !”
Intervient ensuite une invocation adressée au Seigneur Jésus, lui demandant de conduire son Eglise vers l’Unité parfaite.
Le rite de la paix
Cette prière nous achemine déjà vers le rite de la Communion puisque nous allons être invités à recevoir l’Agneau de Dieu, le Pain de Vie. Il est donc normal que cette invocation s’adresse au Christ, lui qui a dit à ses Apôtres : “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix”… C’est pourquoi le prêtre poursuit par ce souhait solennel en ouvrant les bras vers les fidèles :
“Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous !”
L’assemblée accueille et répond en disant “Et avec votre esprit !”
Un autre geste peut alors intervenir et compléter ce qui vient d’être exprimé; car si le Seigneur nous donne sa paix, il nous invite aussi à être les uns pour les autres des artisans de paix…..
Et là – je vais en étonner certains – l’initiative en revient au prêtre célébrant qui PEUT (lui-même ou le diacre) inviter les membres de l’assemblée à échanger entre eux la paix fraternelle :
“Dans la charité du Christ, donnez-vous la paix”.
Il peut le faire ou ne pas le faire…..sans avoir à se soucier des réflexions plus ou moins désagréables qu’il risque de récolter à la sortie……
Nous en avons pour beaucoup l’expérience : dans beaucoup de villages de France, et dans maintes communautés religieuses, cela, hélas, ne se fait JAMAIS… Dans d’autres contextes cela se fait TOUJOURS… Et je ne suis pas certain que ce soit à juste titre car alors ce beau geste peut s’éroder et perdre de sa force. En 2012, au cours de notre assemblée paroissiale sur la Liturgie, cette remarque a d’ailleurs été exprimée.
Le chant de l’Agneau de Dieu nous reporte vers le témoignage de Jean-Baptiste qui a dirigé ses disciples vers Jésus en leur faisant découvrir la vraie personnalité du Seigneur, lui qui seul peut “enlever” le péché du monde et nous donner la paix….. Sa Paix.
Dans une prière à voix basse le prêtre invoque encore le Christ, pour reconnaitre au nom de tous, notre indignité à communier à son Corps et à son Sang et pour lui demander “que nous ne soyons jamais séparés de lui”…
Enfin, la béatitude nous est annoncée : “Heureux les invités au repas du Seigneur !”
Tous sont invités à cette joie…… Heureux ceux qui répondent à l’invitation pour recevoir “l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde !” C’est vrai que nous n’en sommes pas dignes – et nous le disons – mais Lui, dans son amour pour nous, nous en rend dignes….. Et c’est avec une affectueuse gratitude que nous rejoignons la table du Seigneur.
Nous avons reconnu le Pain montré, nous allons maintenant faire procession pour le recevoir….
Jésus, libérateur et sauveur se donne en nourriture pour les siens. Il s’est
donné dans sa Parole, il se donne dans le Pain de Vie…. Il se donnera de multiples manières, tous les jours et à chaque heure du jour à ceux qui sauront l’accueillir, en particulier dans la prière.
Quel beau geste que de présenter la main largement ouverte en accueil ! Nous recevons le Corps de Jésus pour que notre corps, nourri par le sien reproduise à sa manière, les gestes que lui-même a exprimés par son corps.
(Il n’est pas inutile de rappeler qu’il faut consommer l’hostie aussitôt après avoir fait un pas de côté et non en regagnant sa place….. Et encore moins plus tard encore….)
Prendre ensemble un temps de silence après que tous aient communié, c’est ratifier, dans le secret de nos cœurs, l’œuvre d’amour que le Christ est venu accomplir parmi les siens et c’est bien sûr, rendre grâce…
IV – L’envoi
Dans un temps de recueillement plus personnel, chacun accueille en lui cette présence eucharistique du Christ, puis une oraison commune clôture l’unanimité de notre reconnaissance. (un “Amen” final un peu convaincu serait hautement souhaitable, ce qui n’est vraiment pas toujours le cas !).
Clôture, non, car il y a encore la bénédiction de l’assemblée : de la même manière que nous avons été accueillis au début de la célébration, la grâce de Jésus, l’amour du Père et la communion de l’Esprit nous bénit et nous envoie vers nos frères, car l’Eucharistie est célébrée pour que le monde vive de la présence du Ressuscité, et de cela nous avons à être témoins par toute notre vie.
Ainsi se termine ce parcours de la Messe par lequel j’ai tenté, étape après étape, de souligner quelques aspects particulièrement importants. A la rentrée de septembre 2014, “le coin de la liturgie” apparaîtra encore de temps à autres pour éclairer tel ou tel moment de notre prière commune qui peut poser problème ou être mieux vécu.
Père Jean-Jacques Bodving