Nouvelle traduction du missel – La place du silence

En parlant de la collecte, nous avons signalĂ© la prĂ©sence d’un temps de silence. En effet, le silence a une place singuliĂšre dans la liturgie qu’il est important que nous comprenions.

Avant d’ĂȘtre une action des hommes, la liturgie est l’Ɠuvre de Dieu Ă  laquelle Son peuple participe. Pour que l’homme puisse s’associer vraiment Ă  cette action de Dieu, pour que toute son action, en paroles, en gestes, en chants, en rites, en attitudes diverses ne soit pas seulement une agitation, ne devienne pas du bruit, un simple divertissement, un spectacle, mais demeure l’écho de la Parole de Dieu et la juste rĂ©ponse Ă  Son action, le silence est essentiel et mĂȘme indispensable. Ce silence qui entoure et pĂ©nĂštre toute la liturgie unit les cƓurs ensemble et Ă  Dieu Lui-mĂȘme.

Le silence dans la liturgie a une richesse insoupçonnĂ©e. Il n’est pas la simple absence de bruits, de sons ou de paroles. Il se charge d’une signification et d’une valeur diffĂ©rente selon les moments de la messe. Avant le dĂ©but de la messe, il est une prĂ©paration du cƓur qui veut vivre cette eucharistie avec les yeux de la foi. Pendant le rite pĂ©nitentiel, il est un moment de vĂ©ritĂ© pour se placer dans la lumiĂšre de Dieu. Avant la priĂšre d’ouverture, il est le temps de recueillement oĂč je prĂ©sente ma vie et ma priĂšre personnelle que je veux joindre Ă  la priĂšre de tous et que le prĂȘtre va rassembler en une seule priĂšre. AprĂšs l’homĂ©lie, il est le moment d’un accueil favorable de la Parole et d’une dĂ©cision pour se convertir. Entre chaque intention de la priĂšre universelle, c’est l’instant favorable pour porter toutes les personnes pour lesquelles l’Église Ă©lĂšve sa priĂšre. Au moment de l’offertoire, il est un temps oĂč je peux vraiment prĂ©senter et offrir ma vie au Seigneur sur Son autel. Au moment de la consĂ©cration, devant le Corps et le Sang Ă©levĂ©s sous mes yeux, il est un moment intense de foi, de mise en prĂ©sence avec Dieu, d’adoration aussi. AprĂšs la communion, il est le temps de la louange qui ne peut pas avoir assez de mots pour exprimer sa gratitude devant l’inouĂŻ du miracle de Dieu en nous. Parfois encore, avant de quitter l’Église aprĂšs la bĂ©nĂ©diction et le chant final, il est un dernier moment d’action de grĂące et un temps de rĂ©solution pour repartir et vivre le temps qui se prĂ©sente devant moi dans la prĂ©sence constante de Dieu.

N’ayons pas peur du silence, ne cherchons pas Ă  l’éviter. Apprenons Ă  ne pas le vivre passivement mais Ă  l’investir avec toute notre personne pour vivre selon toute sa richesse et toutes ses harmoniques notre relation Ă  Dieu dans la communion des frĂšres.

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