La procession d’entrée aboutit au pied du chœur, au sommet duquel se trouve l’autel. Les ministres s’apprêtent à entrer dans l’espace sacré, lieu depuis lequel la Parole vivante de Dieu va être proclamée, et lieu surtout où le sacrifice du Christ sur la croix va être rendu présent pour notre salut.
L’autel est littéralement « le lieu haut » qui touche le Ciel et que le Ciel touche, c’est le lieu du contact avec Dieu, où tout ce qui y est offert passe dans le domaine du sacré, passe en Dieu. L’autel participe à la sainteté de Dieu. Il a d’ailleurs été consacré par l’évêque pour cela. De même que Jésus a parlé de Son corps comme le nouveau temple où réside Dieu, de même pour nous chrétiens, l’Autel véritable, c’est le Christ, qui nous fait toucher Dieu et qui est la présence même de Dieu qui nous rejoint. C’est uni à son offrande que tout ce que nous offrons (nos vies en particulier) peut devenir saint et passer en Dieu.
L’autel de l’église est donc le signe de la présence permanente du Seigneur qui s’offre et nous fait passer en Dieu. Il exige des ministres de la liturgie et de tout le peuple un respect aimant, une vénération qui se manifeste par une inclination quand nous passons devant lui. À la messe, à cette inclination, s’ajoute par deux fois un baiser du prêtre, qui dans la liturgie s’apprête lui-aussi à se donner avec le Christ et en Sa personne, en disant « ceci est mon corps ».
Ce baiser est un signe d’union au Christ dans l’offrande et d’adoration (littéralement : adorer signifie porter la bouche, donner un baiser en signe de respect). À la messe avec le prêtre, comme dans toute notre vie chrétienne, puissions-nous vivre l’adoration : un profond respect plein de tendresse pour le Christ qui nous unit à Dieu.