Certains trouveront peut-être que la nouvelle traduction du Credo complique beaucoup les choses. Que signifie donc ce mot « consubstantiel » ? Quelle grande différence avec l’expression précédente « de même nature » ? Cela peut sembler une discussion de spécialiste et pourtant, ça ne l’est pas. Ce qui est en jeu, c’est la reconnaissance de la divinité du Fils. Si le Fils n’est pas Dieu, alors nous ne sommes pas sauvés. De la précision de notre foi dépend ainsi la vérité de notre salut. Or au Concile de Nicée, se posait justement cette question de l’identité du Fils par rapport au Père : est-il Dieu au même titre que le Père ? Sa nature est-elle d’une nature inférieure (hérésie arienne), ou bien y a-t-il une égalité de divinité, de substance, entre le Père et le Fils (Nicée) ? En s’appuyant sur l’Écriture, et notamment l’Évangile de Jean, on pense le Fils unique comme engendré du Père. Cette génération, les Ariens la concevaient comme une création de la créature la plus sublime et, en ce sens, divine par façon de parler. Notre Credo, au contraire, affirme que cet engendrement du Fils n’est pas une création : « engendré, non pas créé ». Et il prend au sérieux ce qu’affirme le Prologue de Jean « par lui tout a été fait » : le Fils est absolument Dieu créateur avec le Père.