Nouvelle traduction du missel – Parole de Dieu et Liturgie (1)

Il existe un lien profond entre la Parole de Dieu et la liturgie. On peut dire que la liturgie est faite d’Écriture Sainte. Le chant d’entrĂ©e que le missel appelle antienne d’ouverture est tirĂ© des psaumes. Les formules de salutations, le Kyrie, le Gloria sont extraits de la Parole de Dieu. La priĂšre d’ouverture elle-mĂȘme formule des demandes tirĂ©es ou inspirĂ©es de la Parole de Dieu. Les priĂšres de prĂ©sentation des offrandes sur l’autel, empruntĂ©es aux priĂšres de bĂ©nĂ©diction juives sont toutes tissĂ©es de l’écriture, comme les priĂšres prononcĂ©es Ă  voix basse par le prĂȘtre extraites du livre de Daniel. Le chant de la prĂ©face au dĂ©but de la partie eucharistique reprend la logique biblique de la mĂ©moire des bienfaits du Seigneur pour l’actualiser au prĂ©sent oĂč se joue et opĂšre le salut. Le Sanctus et l’Agnus sont pris Ă  l’Évangile et au prophĂšte IsaĂŻe. Le cƓur de la messe, la consĂ©cration, est extrait de l’Évangile. La priĂšre du Notre PĂšre aussi est Ă©vangĂ©lique. Le livre de l’Apocalypse est citĂ© lorsque le prĂȘtre proclame heureux les invitĂ©s au festin des noces de l’agneau. Et la rĂ©ponse que nous donnons emprunte ses mots encore une fois Ă  l’Évangile. La messe tout entiĂšre est ainsi pĂ©trie de la Parole de Dieu. À chaque moment de l’histoire, c’est dans l’écoute et l’accueil de cette Parole qu’est renouvelĂ©e l’alliance avec Dieu : depuis le don de la loi au SinaĂŻ Ă  la liturgie de retour de l’exil en passant par la proclamation solennelle de la Torah retrouvĂ©e sous le rĂšgne du roi Josias. C’est Ă  chaque fois dans le cadre d’une liturgie que cette Ă©coute et la rĂ©ponse qui en dĂ©coule sont vĂ©cues et scellĂ©es. En regardant bien, on s’aperçoit que la Parole de Dieu elle-mĂȘme est toute tissĂ©e de la liturgie. Les lettres de Paul sont remplies d’hymnes liturgiques par exemple. Le dernier livre de la bible, l’Apocalypse est en son entier une liturgie, dont nos cĂ©lĂ©brations d’ici-bas sont l’ébauche et l’anticipation. Il est impossible de penser une liturgie sans Écriture et inversement, sans la liturgie, l’Écriture serait privĂ©e du lieu essentiel de son actualisation.

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