Il existe un lien profond entre la Parole de Dieu et la liturgie. On peut dire que la liturgie est faite dâĂcriture Sainte. Le chant dâentrĂ©e que le missel appelle antienne dâouverture est tirĂ© des psaumes. Les formules de salutations, le Kyrie, le Gloria sont extraits de la Parole de Dieu. La priĂšre dâouverture elle-mĂȘme formule des demandes tirĂ©es ou inspirĂ©es de la Parole de Dieu. Les priĂšres de prĂ©sentation des offrandes sur lâautel, empruntĂ©es aux priĂšres de bĂ©nĂ©diction juives sont toutes tissĂ©es de lâĂ©criture, comme les priĂšres prononcĂ©es Ă voix basse par le prĂȘtre extraites du livre de Daniel. Le chant de la prĂ©face au dĂ©but de la partie eucharistique reprend la logique biblique de la mĂ©moire des bienfaits du Seigneur pour lâactualiser au prĂ©sent oĂč se joue et opĂšre le salut. Le Sanctus et lâAgnus sont pris Ă lâĂvangile et au prophĂšte IsaĂŻe. Le cĆur de la messe, la consĂ©cration, est extrait de lâĂvangile. La priĂšre du Notre PĂšre aussi est Ă©vangĂ©lique. Le livre de lâApocalypse est citĂ© lorsque le prĂȘtre proclame heureux les invitĂ©s au festin des noces de lâagneau. Et la rĂ©ponse que nous donnons emprunte ses mots encore une fois Ă lâĂvangile. La messe tout entiĂšre est ainsi pĂ©trie de la Parole de Dieu. Ă chaque moment de lâhistoire, câest dans lâĂ©coute et lâaccueil de cette Parole quâest renouvelĂ©e lâalliance avec Dieu : depuis le don de la loi au SinaĂŻ Ă la liturgie de retour de lâexil en passant par la proclamation solennelle de la Torah retrouvĂ©e sous le rĂšgne du roi Josias. Câest Ă chaque fois dans le cadre dâune liturgie que cette Ă©coute et la rĂ©ponse qui en dĂ©coule sont vĂ©cues et scellĂ©es. En regardant bien, on sâaperçoit que la Parole de Dieu elle-mĂȘme est toute tissĂ©e de la liturgie. Les lettres de Paul sont remplies dâhymnes liturgiques par exemple. Le dernier livre de la bible, lâApocalypse est en son entier une liturgie, dont nos cĂ©lĂ©brations dâici-bas sont lâĂ©bauche et lâanticipation. Il est impossible de penser une liturgie sans Ăcriture et inversement, sans la liturgie, lâĂcriture serait privĂ©e du lieu essentiel de son actualisation.